Hubaut / Kelle / Besançon

One+One s'invite au week-end Deviation 5
Joël Hubaut et Bertrand Kelle "Hubaut / Kelle"Fort Beauregard, Besançon
du 12 au 15 mai 2016
vernissage et performance le 12 mai à partir de 18h


Hubaut / Kelle / Besançon


Joël Hubaut

Depuis les années 70, depuis la découverte des signes épidémiques, Hubaut le gothique populaire, s’auto-engendre, augmentatif, concentrique, dans toutes les directions, les pales de plus en plus larges, les rotors plus rapides et bien plus denses (dance). C’est une machine à broyer. La marque HUBAUT, c’est une pelleteuse, un bulldozer, un panzer, une moissonneuse-batteuse, une botteleuse à propulsion comique, une théorie de moulins moulinants d’un cargo monstrueux, un tanker de matériaux bruts, un pousseur, une Armada de remorques (…) Faire tourner les têtes et briser les cloisons, abattre les tabous solidement constitués, institués depuis des siècles, entre le savant et le populaire, entre le vieux et le neuf, entre le pur et l’impur, entre le minimum et le maximum, entre l’expressionnisme et le constructivisme entre l’image et sa destruction, entre la faux jour de la raison et le fausse nuit de l’imagination, entre la sagesse de la folie et la folie de la sagesse, entre l’utopie et le réel, et cetera, ra, ra. (…) Michel Giroux


Joël Hubaut est né en 1947 à Amiens. Il vit à Réville en Normandie et travaille entre Caen et Paris. Joël Hubaut est un précurseur du mixage, une figure inclassable et une force excentrique incontournable dans le paysage de l’art contemporain. Depuis plus de 30 ans il développe une œuvre hybride, fictionnelle et transversale que l’on peut qualifier de trans-médias. Hubaut est un artiste « actant » : multiplicité des supports, variété des actions, il est épidémique en tout et partout et se livre à d’incessantes et intempestives relectures de l’histoire de l’art. Il réalise surtout des sculptures de détournement et des dessins autour des architectures utopiques et du corps mutant, mais, il est paradoxalement d’abord connu pour ses performances-installations plutôt rock’n’roll ainsi que pour ses textes poétiques et ses autoportraits. Florence Beaugier


Bertrand Kelle, l’artiste, le rockeur et le bouffon…

Dès les années 90, Bertrand Kelle utilise invariablement la peinture, la photographie ou la vidéo développant un univers plastique teinté de Pop… et de rock. Ses auto-filmages, autoportraits bouffons et régressifs ouvrent la voie aux performances… Trash, violentes et très physiques (citant pèle mêle l’actionnisme viennois ou Iggy Pop), les premières performances se jouent toujours en compagnie de musiciens de rock complices.
C’est à Dijon où il s’installe en 2004, qu’il entame parallèlement la série photographique des « Jolies choses » où des pochettes de disques agrandies sont physiquement agressées, rejouant symboliquement la violence auto destructrice du rock, et la série picturale des « Circles », toiles épaisses aux motifs circulaires criblés de badges, pins ou médailles en écho au fétichisme exacerbé des tribus du rock.
Dernièrement les bibelots chinés à Emmaüs s’installaient tranquillement dans l’atelier de l’artiste pour imposer subrepticement leur désuétude hautaine, toute imbibée de noirceur calcinée… Leur présence familière, teintée d’ « inquiétante étrangeté » inaugurait la procession sacrificielle des « Hi ! Dolls ! » et des « Pièces montées » ; éloge du kitsch transfiguré, esthétique « black trash » pour idoles de pacotille brunes et équivoques… Gris-gris, fétiches, totems, sex toys primitifs, pions énigmatiques pour rituel païen ou cérémonie funèbre ? Baroque carnavalesque. Mystique folklorique, teintée de Voodoo tribal et trivial…