Soirée performances / Carte blanche à Joël Hubaut

On va danser avec les mots boubous, on va danser bang-bang bubu et gros bobo
Hôtel de Vogüé (Dijon) samedi 11 juin 18h
Hortense Gauthier / Francine Flandrin / Véronique Hubert

HORTENSE GAUTHIER

Depuis 2003, Hortense Gauthier mène un travail poétique intermédia en explorant les différentes matérialités de l’écriture (sonores, visuelles, plastiques, numériques, corporelles). Elle développe des créations numériques (performances, installations, concerts) sous le nom de HP Process (avec Philippe Boisnard), qu’ils définissent comme de la poésie action numérique [PAN]. Leur installation WORDS CITY a reçu le prix Imagina Atlantica, le prix Arte Creative (2012) et a été lauréate du prix Vasarely (2013).
Hortense Gauthier développe également une pratique d’art action, en relation avec des espaces publics et géographiques singuliers, une écriture du corps qui interroge de façon contextuelle, les logiques d’inscriptions sociales, géographiques, politiques et médiatiques. Elle a fait de nombreuses interventions en France et à l’étranger (Brésil, Japon, Canada, Tunisie, Pologne, Italie, Espagne, Suède …) et a publié dans diverses revues littéraires et ouvrages collectifs. Depuis 2009, elle codirige DATABAZ, un centre d’art expérimental autour de la littérature et des arts numériques qu’elle a fondés avec Philippe Boisnard à Angoulême (France).

FRANCINE FLANDRIN

Spécialiste Hue Dada de l’art contemporain, Francine Flandrin révèle dans une recherche plastique et performative transversale, un désir “no limit” de profiter ici et maintenant d’un temps qui ne cesse de filer. Mots d’esprit, grincements de dents et littéralité accompagnent son travail. En quelques dates et en 2012, le musée de la Triennale de Milan repère Tout Sein, son LHOOQ du chou à la crème, détournement pâtissier dont elle conçoit L’Ecce Homo – la première sculpture léchable et rechargeable -, que le musée exposa en 2013 dans Kama. Sesso e design. En 2013, elle proposait Comme un interdit une réflexion sur la complexité, la relativité de la notion d’interdit au travers la religion, le sexe, l’histoire, la politique, la philosophie et l’économie avec des oeuvres de Wim Delvoye, Annette Messager, Otto Muehl, Eric Pougeau,… et de talentueux artistes émergents. Pour Marseille 2013, elle invita à la Friche de la Belle de Mai, les spectateurs à remplir de vrais faux passeports avec des lunettes de correction dioptrique inadaptées à leur vue. En 2014, au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris, elle partagea avec Anne-Léonie Auer et Mehdi Brit la complicité d’un Songe d’une Nuit d’Été. En 2015, elle participe à Rendez-Vous, la saison culturelle française en Croatie et prépare une exposition pour le Multimedijalni kulturni centar de Split.

VÉRONIQUE HUBERT

Depuis une dizaine d’années, Véronique Hubert élabore une oeuvre complexe qu’il ne faut pas réduire à l’humour agité qui la traverse. Travaillant dans la multiplication des compétences, sa dispersion contraste avec la rigueur et la constance de son propos. Son oeuvre se dessine dans la superposition de ses expressions ; vidéos, tracts, dessins, photographies et écrits, réalisés depuis 1995. Une connaissance aiguisée de l’histoire de l’art, du cinéma, du milieu médical, de la musique électronique ainsi qu’une curiosité sans limites fournissent à l’artiste un matériau très riche qu’elle déploie dans des constructions fictionnelles, des petites histoires ou saynètes interprétées par des personnages « prétextes » faussement enfantins, aux dérives paranoïaques. Une paranoïa que vient renforcer l’emploi des initiales aux relents de groupuscule armé comme la MADC, organisation fictive, ou encore la FAGM (La femme aux grosses mains) titre de son roman paru en 2002. Dernière figure en date, Utopia, un personnage à mi chemin entre la fée et l’ambassadrice d’un pays imaginaire, la Spotniavie « en voie de disparition géographique, culturelle et commerciale ». France Valliccioni
« Les heurts dont Fairy Utopia est souvent la victime pourraient ainsi être considérés comme autant de manières de déployer son existence. Fairy Utopia est une fée qui, dit-elle, ne sait voler que lorsqu’elle est bourrée (Les 4 positions de la fée, 2005), c’est-à-dire une fée dont le mouvement est sans cesse contrarié. Chaque fois qu’elle se met en mouvement, Fairy Utopia rencontre des obstacles qui peuvent être aussi bien matériels que conceptuels. Non seulement murs, rochers et bibliothèques se retrouvent-ils invariablement sur son chemin (Boums, 2008), mais celui-ci peut en même temps se voir contrarié dans le rythme de sa progression (3 en avant, 2 en arrière, 2008). Dans les deux cas, toutefois c’est bien le mouvement qui constitue le mode d’existence contextuel de Fairy Utopia, un mode d’existence qui s’exprime dans les formes d’une épreuve. (…) Que Véronique Hubert ait choisi, pour définir le mode d’existence de Fairy Utopia, celle de l’épreuve douloureuse avec tout ce qui est susceptible de faire obstacle au mouvement se comprend alors sans difficulté. L’obstacle au mouvement est la traduction littérale de la nécessité d’éprouver l’existence de ce qui nous fait exister pour pouvoir le compter comme nôtre. » Laurent de Sutter.